Le travestissement est l'un des ressorts les plus fascinants de l'imaginaire - et parfois du réel - humain : de Jeanne d'Arc aux héroïnes shakespeariennes, il agit comme révélateur de vérité. Sous le déguisement, un être jeune teste les autres, leurs sentiments et leur engagement, et s'éprouve lui-même. Il est saisissant, à notre époque, de penser à ces jeunes filles du bout du monde qui vivent en vrai ce qui n'a été souvent qu'une figure de style. Vraiment, on a envie de penser à elles, et on aimerait avoir davantage d'empathie pour partager leur étrange destin.
Vous savez ce que c'est : on fait, on essaie, on se trompe, mais cela finit par avoir un sens ... Depuis mes petits débuts dans le domaine du parrainage (en 1983 !) j'ai fini par m'intéresser vraiment à ce que j'appellerai "notre vie sociale élargie".
vendredi 8 octobre 2010
Les fillettes déguisées d'Afghanistan
Selon le New York Times, certaines familles afghanes choisissent de travestir l'une de leur filles en garçon. C'est tout d'abord une manière d'éviter l'opprobre et le mépris de l'entourage lorsqu'on n'a pas été "capable" d'avoir un héritier. Pour ces jeunes "bacha posh" (habillée comme un garçon), c'est tout à coup une nouvelle vie : d'autres vêtements, c'est aussi la possibilité de faire du sport ... ou de travailler. Mais dès qu'approche l'âge du mariage et que le corps change, la plupart des parents trouvent la situation trop dangereuse, et la jeune fille quitte son déguisement. Cela ne va pas sans conséquences, parfois positives (cette parenthèse leur a apporté une énergie nouvelle) - mais aussi sans dégâts.
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Il existait traditionnellement chez les Inuit une coutume très subtile qui consistait à travestir et éduquer des enfants dans l'autre genre, jusqu'à la puberté, et même de marier un tel garçon avec une telle fille. Ils avaient compris qu'ils étaient devenus, à leur façon complémentaires. C'est parmi eux qu'apparaissait le plus souvent une vocation de chamane. cf. B.Saladin d'Anglure «Être et renaître inuit, homme, femme ou chamane» Gallimard, 2006.
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