dimanche 23 janvier 2011

Microcrédit et réduction de la pauvreté : ça chauffe !

La polémique née ces derniers temps sur les vertus ou les dangers du microcrédit prend de l'ampleur. Le débat, naguère confiné chez les spécialistes, est venu sur les devants de la scène avec un reportage d'Envoyé spécial sur France 2, et une tribune d'Esther Duflo dans le Monde en janvier 2010 (http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/01/11/microcredit-miracle-ou-desastre-par-esther-duflo_1290110_3232.html). Surtout, les Etats concernés au premier chef - le Bangladesh (où la Grameen Bank est née), l'Inde et le Nicaragua - manifestent aujourd'hui une franche hostilité ! Le premier ministre du Bangladesh a même déclaré que les prêteurs "sucent le sang des pauvres au nom de la lutte contre la pauvreté" ... Le succès du microcrédit est en train de se retourner contre lui : trop de prêts, trop de prêteurs, trop d'emprunteurs dont une partie reste prisonnière d'une spirale infernale de surendettement. Le microcrédit concernait en 2009 plus de 80 millions de clients, pour un total de plus de 70 milliards de dollars. Le nombre d'organismes de microcrédit a cru de manière saisissante (certains affichent une croissance de plus de 60%/an), générant d'énormes profits. Il est devenu clair que le secteur doit se réformer, et surtout que la recherche sur les effets du microcrédit et sur les bonnes pratiques est indispensable.
On lira avec profit sur ce sujet l'ouvrage d'Esther Duflo La politique de l'autonomie (Le Seuil, janvier 2010), ainsi que le dossier de l'Institut français de Pondichéry (
http://www.ifpindia.org/+Debat-contradictoire-sur-les-vertus-du-microcredit+.html)

Il est également intéressant d'aller visiter le site d'un fonds de micro-développement créé par l'un de mes amis (http://www.credit-at-people.org/) : dans l'onglet "fonctionnement", on pourra télécharger un tableau récapitulatif de l'organisation du microcrédit en Inde.
Ce serait dommage qu'une belle idée soit proscrite à cause de ses abus !

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