lundi 31 octobre 2011

Où sont les femmes ?


Elles manquent à l'appel dans les contrées où la naissance d'une fille n'est vraiment pas une bonne nouvelle : il lui faudra une dot, et elle servira à labourer le champ du voisin ! C'est ainsi que naissent en Inde, actuellement, 112 garçons pour 100 filles, au rebours de la proportion générale (un peu plus de filles que de garçons). Celles qui manquent ont fait l'objet d'avortements sélectifs, interdits par la loi mais souvent pratiqués après l'échographie, ou pire encore.
L'Etat du Maharashtra, qui détient le triste record du déséquilibre des naissances, a pris le 22 octobre une décision symbolique : rebaptiser plus de 200 filles en les dotant d'un nouveau prénom sympathique ! Elles s'appelaient en effet Nakushi, ce qui signifie "non désirée" dans la langue locale ... Les Nakushi naissent dans des familles qui n'ont pas les moyens de connaître le sexe de l'enfant à venir ... les nommer ainsi fait espérer la naissance ultérieure d'un garçon.

Les filleules du Trèfle Bleu sont protégées par leur parrainage : venez en parler avec les cinq parrains-voyageurs qui ont été à leur rencontre cet été. Ce sera le 27 novembre, et toutes les infos sont sur http://automneindien.blogspot.com/.

lundi 10 octobre 2011

Un peu de maturité dans le discours humanitaire

Comme tout le monde, je reçois d'innombrables appels au don : une évolution se dessine, heureusement, vers une communication plus informative et même (parfois) plus réaliste.
Mais on voit encore de drôles de choses : quelle ne fut pas ma surprise de recevoir un pli de l'Association pour la Recherche sur le Cancer, accompagné d'une sorte de pilulier transparent censé abriter le "gêne de la générosité" (à coller sur le bon de soutien !!!). Ce type de discours me parait non seulement ridicule, mais contre-productif, à la fois pour cette association et pour les autres.
La rude concurrence entre associations humanitaires lasse le public, mais au surplus le fait douter. Certes, il est difficile d'attirer l'attention sur une cause : mais ce n'est pas en utilisant des approches marketing fondées sur l'impulsion qu'on facilitera l'émergence d'un vrai comportement philanthropique.
Nombreux sont ceux qui donnent de petites sommes au gré des demandes (ou des sollicitations dans la rue ... exaspérantes à la longue pour ceux qui vivent comme moi dans des quartiers fréquentés) mais qui finalement ne savent plus pour qui ni pour quoi.
Alors bravo aux associations qui osent tenir un langage plus réaliste, plus nuancé, plus rude parfois (je pense à MSF) : ils participent à construire un discours humanitaire plus mature, plus respectueux, et au total, je l'espère, plus efficace.