mercredi 9 juillet 2014

842 millions d'affamés

C'est l'estimation, par la FAO, du nombre de sous-alimentés dans le monde aujourd'hui : un énorme progrès, puisqu'ils ne sont plus qu'un humain sur sept ... ils représentaient le tiers de l'humanité en 1970 !
Pourtant, il faut d'urgence s'occuper de la suite : il y aura 2,3 milliards de Terriens de plus en 2050, et autant de bouches à nourrir. Un sujet autrement plus sérieux que nos petites discussions sur la malbouffe et le diététiquement correct de nos assiettes bien remplies.
Deux points de vue s'affrontent : investir massivement pour augmenter les rendements agricoles (du moins dans les pays émergents et intermédiaires), ou privilégier une agriculture vivrière de proximité. Probablement faut-il un mix des deux : un effort considérable pour mettre à niveau les infrastructures (routes, mécanisation, stockage ...) pour former les populations ... et nos prières pour éradiquer les conflits de tous ordres et les folies du pouvoir, toujours ruineux, toujours au détriment des ressources alimentaires et de leur acheminement.

jeudi 5 décembre 2013

Il y a encore de quoi faire ...

Pendant qu'en France nous débatons, déprimons, et que nos enfants s'ennuient (même à l'école, il ne faut plus d'efforts !), des aventures passionnantes animent notre vieux monde : en particulier, celle de la lutte contre les grandes maladies. Celle menée contre la poliomyélite est en passe d'être gagnée ; la lèpre subsiste hélas, mais l'action magnifique initiée par Raoul Follereau perdure et s'amplifie grâce à la Fondation qui porte son nom. En voici un témoignage.

lundi 7 octobre 2013

Le chemin de l'école



Ca, c'est un vrai sujet auprès duquel la querelle franco-française des rythmes scolaires devient bien pitoyable. Qui a vu ce beau film (car c'est du vrai cinéma, avec superbes images et belles émotions sur un bon scénario) se retrouve avec les idées en place. Si vous ne l'avez pas encore vu, surtout allez-y !
Ce n'est ni militant ni larmoyant : bien au contraire, on en sort ragaillardi. Oui, l'envie d'apprendre existe toujours, et elle soulève des montagnes, quand l'amour des siens l'accompagne. Pas cet amour mièvre qui consiste à donner la becquée à ses enfants jusqu'à plus soif : mais celui qui leur fait confiance dans leur aventure, risques compris ...
Bien entendu, nombreux seront ceux de ces enfants qui ne pourront pas aller au bout de leur rêve. Mais je tiens le pari que dans cette immense vague d'espoir, il y en aura beaucoup qui vivront un destin magnifique, et viendront peut-être nous apprendre à rêver.

dimanche 14 octobre 2012

Le dernier luxe en Occident : arrêter ses études

Autant on se réjouit de l'accès aux études supérieures d'un nombre croissant de jeunes gens (et filles !) des pays en développement (au prix, souvent, de grands sacrifices de leur part et de la part de leur famille), autant on en vient à s'interroger à propos de nos jeunes occidentaux repus et tristes ...
Et si le dernier luxe était d'arrêter ses études ?
C'est la proposition déroutante d'un milliardaire fou furieux de la Silicon Valley, Peter Thiel, 44 ans. Depuis deux ans il offre 50000 dollars par an pendant deux ans à 20 lauréats d'une bourse dont la condition ... est de stopper net son parcours universitaire, fût-il à Princeton ou à Stanford. Le but est de permettre à des profils originaux de se lancer dans un programme de découvertes, et d'entrer de plain-pied dans le monde des sciences ou de la technologie.
Je me demande au fond si ce n'est pas une bonne idée : naguère, les jeunes gens de bonne famille étaient envoyés chez des correspondants à l'étranger pour apprendre la vie et faire leurs preuves, et cela a donné de belles générations d'entrepreneurs. Et, lorsqu'on voit à l'oeuvre les élèves (certes un peu vieillis) de la promotion Voltaire (et, pire, bon nombre de jeunes députés frais émoulus de notre belle Université, ou de jeunes personnes arrogantes dégainant à chaque conversation leurs nombreuses années d'études), on est saisi d'un doute.
A méditer donc, les propos de cet extravagant Monsieur Thiel : "Si vous voulez que vos enfants apprennent à prendre des décisions, gérer les risques et assumer la responsabilité de leurs choix (...) ne les envoyez pas en classe, lâchez-les dans le monde. Laissez-les comprendre les difficultés de la réalité, dont la plus importante est que vous devez gagner votre vie".

mardi 22 mai 2012

Pétrole et PISA ne font pas bon ménage

Selon une récente étude de l'OCDE, il y a une corrélation négative entre la richesse naturelle d'un pays et les résultats de ses élèves à l'examen PISA de suivi des acquis en mathématiques, sciences et lecture.
C'est ainsi que les élèves de Singapour, de Finlande, de Corée du Sud, de Hongkong et du Japon obtiennent d'excellents résultats alors même que leur pays est pauvre en ressources naturelles ; en bas du classement, de nombreux pays qui vivent sur leur rente pétrolière ...
Pour Andreas Schleicher, qui supervise les examens PISA, la conclusion est claire, et d'une actualité brûlante : la relance peut être utile à petite dose dans une situation de récession ... mais "la seule solution viable pour s'en sortir consiste à donner à davantage de gens, par l'éducation et la formation, les moyens de devenir compétitifs, de collaborer et de constituer des réseaux, afin de tirer nos pays vers l'avant".
(plus d'infos sur http://www.oecd.org/dataoecd/3/53/49623513.)

mercredi 30 novembre 2011

La scolarisation des enfants est un acte révolutionnaire et bon marché

C'est bien ce que pense John Wood, un immense philanthrope inconnu du grand public : comme Andrew Carnegie - une légende de la philanthropie - il construit des bibliothèques dans les endroits les plus reculés (il en est à 12000 !) ainsi que des écoles (1500 !). Autre temps, autre style : les édifices de Carnegie étaient majestueux ; ceux de Wood sont rustiques ... mais il en inaugure six par jour. Son organisation ne recule pas devant les défis : "comme il n'existait pas de littérature enfantine dans certaines langues, nous avons dû en éditer nous-mêmes". Près de 600 volumes l'ont ainsi été en kmer, népalais, zulu, lao, xhosa, etc.
Ancien directeur marketing chez Microsoft, il s'attaque à l'illettrisme comme à un nouveau marché et a organisé des antennes de collecte de fonds dans 53 villes du monde : "je ne supporte pas le fait qu'il y ait 793 millions d'illettrés alors que la solution est si bon marché".
Oui, la scolarisation des enfants est un acte révolutionnaire : c'est aussi le meilleur investissement que nous puissions faire. Il est vraiment à la portée de chacun, pourquoi donc s'en priver ?

lundi 31 octobre 2011

Où sont les femmes ?


Elles manquent à l'appel dans les contrées où la naissance d'une fille n'est vraiment pas une bonne nouvelle : il lui faudra une dot, et elle servira à labourer le champ du voisin ! C'est ainsi que naissent en Inde, actuellement, 112 garçons pour 100 filles, au rebours de la proportion générale (un peu plus de filles que de garçons). Celles qui manquent ont fait l'objet d'avortements sélectifs, interdits par la loi mais souvent pratiqués après l'échographie, ou pire encore.
L'Etat du Maharashtra, qui détient le triste record du déséquilibre des naissances, a pris le 22 octobre une décision symbolique : rebaptiser plus de 200 filles en les dotant d'un nouveau prénom sympathique ! Elles s'appelaient en effet Nakushi, ce qui signifie "non désirée" dans la langue locale ... Les Nakushi naissent dans des familles qui n'ont pas les moyens de connaître le sexe de l'enfant à venir ... les nommer ainsi fait espérer la naissance ultérieure d'un garçon.

Les filleules du Trèfle Bleu sont protégées par leur parrainage : venez en parler avec les cinq parrains-voyageurs qui ont été à leur rencontre cet été. Ce sera le 27 novembre, et toutes les infos sont sur http://automneindien.blogspot.com/.